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L'avenir de l'orthodoxie en Occident
 et la crise de l'Archevêché des Église de tradition russe en Europe occidentale



Il n’appartient pas à la Fraternité orthodoxe de se substituer aux processus de décisions ecclésiales, en particulier, pour ce qui concerne le devenir de l’Archevêché des Église de tradition russe en Europe occidentale. Cela avait d’ailleurs été clairement affirmé par le Conseil de la Fraternité, en juin 1978 : « Quant à la Fraternité, son vrai rôle reste, comme à ses origines, de favoriser l’amitié entre les orthodoxes d’obédiences diverses et la prise de conscience de la Tradition vivante ce qu’elle fait entre autres par tout un ensemble de services – publications, catéchèse, et théologie par correspondance, rencontres régionales, rencontres de jeunes … – qui sont à la disposition de tous » (SOP, n°29, p.2).
Aujourd’hui, alors, qu’en plus des crises internes qui déchirent la communauté ecclésiale, de nombreux croyants utilisent leur foi chrétienne pour cautionner le moralisme le plus sévère, voire même l’exclusion du prochain ou l’usage la violence, la mission de la Fraternité reste pleinement d’actualité. Elle doit continuer d’être cet espace de dialogue et de rencontre pour que, dans la communion au Christ qui est la vérité et la vie, soit facilitée la recherche d’un chemin vers le commun Royaume. Dans ce miracle permanent qu’est la vie en Église, nous croyons, en effet, que, par la grâce de l’Esprit, il est possible de surmonter les passions et de se monter à l’écoute les uns des autres. De plus, dans le contexte ecclésial, il ne s’agit pas simplement d’échanger des idées ou des opinions, mais de rechercher la communion de personnes porteuses chacune d’une spécificité et d’un cheminement uniques. Il s’agit d’apprendre à discerner et à contempler dans la différence de l’autre un reflet unique de la beauté de Dieu.
La Fraternité se veut ainsi un espace au service de la conciliarité ecclésiale, afin d’en revaloriser la pratique à tous les niveaux, depuis la communauté eucharistique jusqu’à l’ensemble de l’Église répandue dans l’univers, embrassant aussi l’attente de réconciliation avec les autres Églises chrétiennes. La Fraternité fera donc son possible pour humblement organiser, avec la collaboration de tous ceux qui souhaitent œuvrer dans cet esprit, notamment nos évêques, des moments de débats autour des événements douloureux que traversent aujourd’hui notre Église.

Ceci étant précisé, voici quelques éléments factuels, concernant la crise que traverse l’Archevêché des Églises de tradition russe en Europe occidentale (mise à jour 25/05/2019) :

Suite à la révocation du Tomos de 1999, par le Patriarcat œcuménique, le 27 novembre 2018, l’Archevêque Jean et le Conseil de l’Archevêché ont décidé de soumettre à une Assemblée générale la question de la dissolution de l’Archevêché. Ils ont ainsi convoqué l’Assemblée générale, du 23 février 2019 qui, à une majorité de 93%, a refusé de dissoudre la structure juridique de l’Archevêché afin de conserver son intégrité territoriale et son identité.

Dans ce contexte, de nombreux points de vue ont été échangés concernant le futur statut canonique de l’Archevêché, notamment autour de l’assemblée pastorale du 11 mai 2019.
Certains, souhaitant quitter le patriarcat œcuménique, envisagent le rattachement de l’Archevêché à un autre patriarcat. Cela concerne surtout le patriarcat de Moscou qui, dès la révocation du Tomos, s’est montré prêt à ouvrir des pourparlers dans ce sens.
D’autres souhaiteraient qu’avant de quitter le patriarcat œcuménique, toutes les possibilités aient été explorées pour trouver avec ce dernier un nouveau statut canonique respectant l’intégrité territoriale et l’identité de l’Archevêché. Parmi eux, certains nourrissent l’espoir – jugé par d’autres totalement illusoire, voire non canonique – que le patriarcat œcuménique puisse établir une Église autonome en Europe occidentale fonctionnant selon les principes actuellement en vigueur dans l’Archevêché.
Enfin, d’autres patriarcats ont approché des membres de l’Archevêché, sans que cela ne conduise pour l’instant à des solutions concrètes. Avant de s’engager trop loin, ces Églises attendent encore probablement une réaction officielle de la part du patriarcat de Constantinople. Des membres de l’Église de Roumanie auraient ainsi témoigné officieusement de leur sollicitude, laissant entendre que le patriarcat de Roumanie se montrerait disposé à aider l’Archevêché à sortir de sa crise.
Par ailleurs, il faut souligner que, même si le statut canonique de l’Archevêché est devenu flou, l’Archevêque Jean reste un évêque canonique car il n’a pas été démis ni de son ministère ni de son mandat épiscopal reçu du Patriarcat œcuménique. L’Eucharistie, validement célébrée en son nom, reste donc en communion avec toute l’Église orthodoxe.
De plus, cela fait plus d’un siècle que la vie de l’Église orthodoxe se développe en Europe de l’Ouest, alors que, comme l’a réaffirmé le Concile de Crète en 2016, les structures ecclésiastiques qui l’encadrent sont encore transitoires, en attendant la mise en place d’une solution pleinement conforme à la tradition canonique de l’Église.

Dans ce contexte, deux délégations de l’Archevêché, porteuses de missions différentes, se sont rendues auprès des patriarcats de Constantinople et de Moscou.
La première était uniquement chargée de transmettre au patriarcat œcuménique la décision de l’Assemblée générale du 23 février 2019. Lors de leur rencontre, les modalités canoniques d’existence des paroisses de l’Archevêché n’ont pas été évoquées. L’Archevêque Jean était invité à entrer en relation avec le Patriarche Bartholomée. À ce jour, il semblerait que cette rencontre n’ait pas encore eu lieu.
La seconde délégation était chargée de définir quel pourrait être l’avenir de l’Archevêché au sein du patriarcat de Moscou. Après plusieurs rencontres, les membres de cette délégation estiment que l’Archevêché pourrait continuer de fonctionner selon ses statuts en vigueur moyennant quelques amendements.

En attendant, prions pour que soit trouvée une résolution de cette crise qui ne déchire pas davantage ceux qui subissent la rupture de communion déjà existante et qui n’entraverait pas les avancées de l’ouverture de l’orthodoxie à l’Occident.


Quelques liens reprenant différentes opinions (les propos n’engageant que leurs auteurs) :

Site officiel de l'Archevêché

Proposition alternative au rattachement de l'Archevêché au Patriarcat de Moscou

Lettre ouverte aux frères et sœurs orthodoxes